Le nouveau théâtre populaire : la belle relève

Un collectif de jeunes artistes généreux et exigeants fait revivre le magnifique rêve de Jean Vilar : celui d’un théâtre « élitaire pour tous ».

A découvrir dans un article de Jean-Gabriel Carasso sur Culturelink

© JM Delage

extrait

« Dans l’archipel actuel de la jeune création théâtrale, une aventure exceptionnelle a vu le jour il y a dix ans déjà, dans la plus grande discrétion, qui s’inscrit dans le courant de ces aînés. Le Festival du Nouveau Théâtre Populaire (NTP) se tient chaque année au mois d’août à Fontaine-Guérin, en Anjou. Dans ce village d’un millier d’habitants, une bande de jeunes acteurs et metteurs en scène réalisent, depuis onze ans, leur rêve de théâtre à la fois exigeant et attractif, sérieux et festif, convivial et populaire. 

Au commencement était un groupe de lycéens, fous de théâtre, qui se lamentaient des difficultés à trouver leur place dans le théâtre parisien ou avignonnais. Ils se mirent à rêver d’un départ à la campagne, sur un territoire théâtralement vierge, éloigné de toute agitation médiatique, pourquoi pas en Ardèche… ce sera l’Anjou ! L’un d’entr’eux, Lazare Herson Macarel, interroge sa grand’mère, propriétaire de la maison familiale à Fontaine-Guérin qui accepte d’accueillir son petit-fils et ses copains pour l’été 2009. Ils ont vingt ans, construisent de leurs mains le « plateau Jean Vilar » dans le jardin en pente qui jouxte le cimetière, répètent en quelques jours Le Misanthrope et Roméo et Juliette, rédigent des tracts qu’ils distribuent chez les commerçants alentours. Quelques dizaines de personnes se risquent à venir assister aux spectacles, cinquante sept à la première, une centaine à la dernière. Dix ans plus tard, plus de dix mille spectateurs sont accueillis chaque été dans le même jardin, pour les six spectacles proposés au cours de la quinzaine. Une aventure est née, un public s’est constitué, un territoire s’est mobilisé, le rêve est devenu réalité.

[…]

En dix ans, plus de cinquante spectacles ont été proposés qui tracent comme une œuvre collective à la manière de Vilar qui lui aussi, partait des grandes œuvres du répertoire pour s’aventurer ensuite vers des écritures contemporaines. 

Cette démarche, inscrite dans la durée, a permis la constitution d’un public nombreux, fidèle, authentiquement populaire, constitué à la fois d’habitués de la chose théâtrale, enseignants ou retraités, mais également de très nombreux primo-spectateurs, jeunes et moins jeunes, qui n’abordent que très rarement le théâtre. »

Jean-Gabriel Carasso

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